Thomas d’Ansembourg, ancien avocat et psychothérapeute belge, est reconnu pour ses travaux sur la communication non violente et le développement personnel et sociétal.

A la suite de son livre « Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ? », j’ai eu la chance, la semaine dernière, de suivre à Tours, sa conférence intitulée “Notre vie a-t-elle du sens, nous fait-elle envie ?”

Lors de cette conférence, Thomas nous a invité à rechercher le sens de notre vie à travers l’entièreté de notre être, et pas seulement par la réflexion intellectuelle. Il a souligné l’importance de se reconnecter régulièrement avec soi-même pour se poser des questions existentielles, ce qui permet de réduire l’impact des tracas quotidiens. Cependant, il a également insisté sur la nécessité de trouver des moments de connexion avec notre corps, notre nature intérieure et la nature environnante.

Thomas a défini le sens de la vie selon trois dimensions : la direction dans laquelle nous allons, la signification de nos actions et les expériences sensorielles que nous vivons. Il a posé la question fondamentale : « Qu’est-ce qui fait sens et envie pour moi ? ». Selon lui, il est crucial de trouver un équilibre entre ce qui a du sens et ce qui nous fait envie. Certaines choses peuvent avoir du sens sans susciter d’envie, tandis que d’autres peuvent nous attirer sans véritablement avoir de sens.

Dans cette quête de sens, il est essentiel de respecter notre nature profonde. Cela passe par des moments de présence et de discernement dans le réel. Thomas a également évoqué notre recherche commune d’un profond contentement intérieur, affirmant que la paix intérieure conduit à la paix extérieure. Ainsi, notre vie intérieure peut se mettre au service de la vie extérieure et de la vie publique.

Thomas a également souligné que nous vivons autant dans une société de consolation que de consommation. Face aux problèmes quotidiens, nous avons tendance à chercher du réconfort dans des comportements de consommation (comme boire, acheter, faire du sport à outrance), plutôt que de confronter et résoudre nos problèmes de manière directe. Cette attitude nous éloigne de notre véritable nature et de la possibilité de trouver des solutions durables à nos difficultés.

Thomas nous alerte sur les cinq mécanismes autobloquants, les cinq programmations collectives qui entravent notre épanouissement personnel et collectif :

La culture du malheur et le goût du drame : Nous avons tendance à nous focaliser sur les aspects négatifs de la vie, entretenant une forme d’attachement à la souffrance et au drame. Cette orientation nous empêche de savourer les moments de joie et de reconnaître les aspects positifs de notre existence.

L’addiction aux rapports de force et à l’affrontement : Nous sommes souvent enclins à utiliser la contrainte plutôt que la coopération, privilégiant les rapports de force dans nos interactions. Cette habitude nuit à la construction de relations harmonieuses et empêche une collaboration authentique.

    La culture de la méfiance et du contrôle : Nous avons tendance à aborder la vie avec méfiance, cherchant à tout contrôler plutôt qu’à faire confiance et à lâcher prise. Cette attitude limite notre capacité à nous ouvrir aux autres et à accueillir l’inconnu et le nouveau.

    La pensée binaire et divisante : Nous percevons souvent le monde de manière dualiste, en termes de « nous contre eux », en séparant l’homme de la nature, ou en opposant le « je » au « tu ». Cette vision fragmentée alimente les divisions et nous empêche de reconnaître notre interdépendance.

    Le piège de la suractivité et notre rapport au temps : Nous sommes pris dans une course effrénée contre le temps, valorisant le « faire » au détriment de l' »être ». Cette suractivité nous éloigne de nous-mêmes et nous empêche de vivre pleinement le moment présent.

      En prenant conscience de ces mécanismes, Thomas d’Ansembourg nous invite à entreprendre un travail intérieur pour nous en libérer et retrouver une vie plus alignée avec notre véritable nature et nos aspirations profondes.

      Pour approfondir davantage, vous pouvez lire le livre de Thomas d’Ansembourg « Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ? »